La multinationale de conseil en management Accenture via sa filiale Accenture Research a réalisé il y a un an une étude auprès d’un échantillon représentatif des 1000 premières entreprises françaises.
La particularité du sujet traité et le choix précis des décideurs interrogés donne une teneur singulière aux résultats.
La plupart de ces entreprises ont en effet crée en leur sein, un poste dédié à la question du développement durable au sien de l’entreprise.
Interroger les principaux acteurs, en charge de la réflexion sur le développement durable des grandes entreprises, est une garantie de diversité d’opinions et de convergences mais dans tout les cas on espère y découvrir un vrai panorama et une photographie du moment. Fidèle aux représentations et à la vision du développement durable au sein des grandes entreprises françaises.
Longtemps considéré comme un domaine à effet d’aubaine, le secteur du développement durable semble prendre une réelle importance au sein des grandes entreprises qui revoient intégralement leur organisation et leur conception de leur cœur de métier pour les intégrer dans une vision durable.
De l’effet d’aubaine, encore récurent
Les mesures gouvernementales d’incitation fiscales rencontrent souvent un travers dit « effet d’aubaine ».
Ainsi les zones franches défiscalisées, attirent parfois des entreprises qui s’y implantent par « effet d’aubaine », alors qu’elles avaient de toute façon prévu les investissements concernés. Dans ce cas la mesure de l’efficacité de ces incitations fiscales n’est pas aisée.
En matière de développement durable et d’économies d’énergies, les effets d’aubaine se sont manifestés par une explosion des prix des produits technologiques liés aux énergies renouvelables. Le gain relatif apporté par le crédit d’impôt a été systématiquement reporté sur les prix de vente qui ont atteint des sommets.
L’exemple des installations photovoltaïques est surement le plus emblématique de ce syndrome.
Là ou la technologie permet de réaliser des économies d’échelle et donc des baisses substantielles de prix – chacun a pu observer la chute vertigineuse du prix des lecteurs enregistreurs de DVD ou les écrans plasma – les installations photovoltaïques quant à elles, semblent inexorablement suivre la courbe des crédits d’impôts successifs.
Le crédit d’impôt a été pourtant conçu comme un outil d’incitation fiscale afin de promouvoir l’investissement dans les énergies renouvelables de la part des particuliers.
Véritable aubaine pour un secteur en plein développement, les installateurs en répercutant le crédit d’impôt dans leur prix catalogue, semblent participer à priori à une inflation qui réduit la démocratisation de ces installations.
Malgré ces « travers », le débat sur le développement durable devient une vraie question stratégique et presque identitaire pour les entreprises.
Depuis plusieurs années déjà, on a pu observer la naissance et le développement de petites PME régionales engagées dans l’imprimerie verte (papier recyclé, bois issu de forêts gérées avec un éco label, encres végétale, voire pelliculage bio dégradable …) jusqu’aux grands groupes, comme l’industrie automobile avec les voitures moins polluantes.
L’étude d’Accenture révèle pourtant que cette démarche « verte » dépasse aujourd’hui la question du produit final – moins polluant et plus respectueux de la nature – pour se questionner sur l’avenir et la redéfinition du cœur de métier des grandes entreprises.
Pour être durable, les grands groupes doivent intégrer les fondamentaux d’un management nouveau fondé sur une révolution des méthodes et de la culture d’entreprise, pour survivre donc durer les grand groupes veulent être simplement « durables », comme leur développement.
Transformation radical du paysage entrepreneurial français
Les grandes entreprises ayant répondu à l’étude d’Accenture, ont toutes nommé une direction spécialisée pour réfléchir sur la question du développement durable dans l’entreprise.
A la fois comme modèle de management mais aussi comme relais de croissance.
Les principaux concurrents mondiaux ayant déjà entamé leur révolution « verte », les grands groupes et multinationales françaises se mettent à niveau face à des entreprises concurrentes déjà aux normes mondiales.
Plus qu’un effet mode ou une contrainte du marché, le développement durable semblent transformer radicalement le fonctionnement et l’identité des entreprises multinationales.
Bruno Berthon, Directeur Monde de l’offre de services Développement Durable d’Accenture, résume la problématique :
Le développement durable est une tendance de fond qui impacte fortement la stratégie des entreprises, ce n’est pas un phénomène de « mode » porté par un engouement médiatique.
Et vous, qu’en pensez-vous : effet d’aubaine ou mutation profonde ?