Il est 19h, j’arrive dans mon appartement après quelques jours en déplacement. A peine la porte ouverte, la chaleur m’écrase, j’ai presque le sentiment d’entrer dans un hammam ! Le thermomètre indique 31° dans le salon… or il fait 34° dehors, sauf qu’ici il n’y a pas de vent !
J’expérimente à mes dépens une notion clé dans la construction écologique : le confort d’été. Lorsqu’on parle de « maison écolo », on est nombreux à imaginer une maison bien isolée, peu gourmande en chauffage l’hiver. La maison écolo, c’est aussi la garantie d’un bien-être l’été, sans surchauffe ! (ou effet hammam…).
Concrètement, comment se protège-t-on de la chaleur ? Dans une maison écologique quelle soit neuve ou déjà existante ?
Explications.
Le confort de l’été dans une maison neuve
Le meilleur moyen d’avoir une maison fraiche l’été est de ne pas laisser la chaleur entrer ! Ce principe simple est intégré dès la conception dans une nouvelle construction. L’objectif : avoir un confort été comme hiver sans dépense excessive.
Les points clés : implantation, conception, matériaux
Bien implanter sa maison
- La topographie : particulièrement dans une région chaude, l’implantation sur le terrain peut apporter une partie de la réponse. On privilégiera l’implantation sur une pente (l’air y circule naturellement) plutôt qu’au fond d’une cuvette.
- L’orientation : pour la façade principale l’équilibrage est essentiel entre les besoins des saisons d’été et d’hiver. Globalement, le nord est défavorable l’hiver, l’est et l’ouest sont à éviter l’été (le soleil donne sur les ouvertures matin et soir). Le sud est donc à privilégier : le soleil haut l’été est facile à « éviter » et l’hiver il apporte luminosité et chauffage naturel.
Gérer les ouvertures
- Le plan intérieur : une ouverture sur 2 façades (= « logement traversant ») facilite la ventilation l’été. A ne pas négliger.
- Les surfaces vitrées : elles sont responsables des 2/3 des apports de chaleur en été… Pour éviter les surchauffes estivales, les déperditions hivernales et bénéficier d’une luminosité suffisante l’hiver on privilégie les grandes fenêtres côté sud (plus modestes à l’est, à éviter à l’ouest) et les fenêtres de toit sur les pans au nord et à l’est.
- L’ombre : par la construction même, les auvents et débords de toit sont une bonne solution par exemple pour les ouvertures sud en « cassant » les rayons du soleil. Les protections extérieures sont complémentaires (volets et persiennes). A l’intérieur, les stores protègent et laissent passer la lumière.
Choisir les matériaux
- L’inertie thermique : est la capacité d’une construction à stocker de la chaleur. Plus elle est forte, plus la construction se réchauffe et se refroidit lentement. Des murs épais et lourds (pierre, brique pleine, terre crue, béton) ont une forte inertie et en été amortissent les surchauffes (à ventiler la nuit !).
- L’isolation thermique : par l’extérieur permet de profiter de l’inertie des murs l’été et de l’isolation l’hiver. Autre possibilité, optez pour un mur porteur et isolant (c’est l’isolation « répartie ») comme le béton cellulaire. A ne pas négliger : l’isolation de la toiture car non isolée elle est la seconde responsable de la chaleur l’été, juste derrière les surfaces vitrées.
Dans le neuf, l’avantage est de pouvoir prendre la question en amont ! Et pour une habitation existante alors ??
Le confort de l’été dans une maison existante
Outres les petits gestes gratuits et efficaces (protection des fenêtres la journée, ventilation le soir…), il existe des possibilités d’améliorer durablement ce confort. Le petit plus : souvent une amélioration du confort d’été contribue aussi au confort d’hiver.
- L’ombre pour les surfaces vitrées :des volets extérieurs seront efficaces, des stores extérieurs encore plus. Vous êtes en appartement ? Les stores intérieurs vous seront utiles.
- L’isolation : l’isolation par l’extérieur des façades permettra de profiter de l’inertie thermique du bâtiment, tout en limitant déperditions thermiques l’hiver. Pensez-y au cours d’un ravalement de façades. Et bien sûr : le toit (juste derrière les surfaces vitrées, c’est le responsable des surchauffes d’été).
- Les couleurs : claires, elles réfléchissent la lumière et la chaleur. A noter pour les façades, les volets…
Neuf ou existant, au niveau de l’enveloppe de la maison, les actions sont déjà nombreuses. Dans une recherche globale de performance et confort, on se penchera aussi sur les équipements, comme la ventilation… mais pas que !
On évite les « apports internes », comprenez par là toutes les activités ou équipements qui génèrent de la chaleur. Les lampes et équipements électroménagers sont des chauffages en puissance à moins d’être basse consommation. Si vous êtes en maison, pensez à la végétation à feuilles caduques (qui tombent l’hiver) … plantez un arbre J ou optez pour une pergola, des plantes grimpantes… selon les cas !
Et maintenant ?
Pour survivre à cette chaleur avant un éventuel projet de rénovation ou construction, il existe un truc bien connu… et efficace !
On ferme les volets en journée, quand la température extérieure dépasse celle intérieure on ferme les fenêtres, et le soir, on rouvre tout pour ventiler et faire baisser la température. Et si vous avez des plantes, arrosez-le plutôt le soir !
En ce qui me concerne… je sors prendre l’air !
Bon été à tous !