Therme que seuls les initiés connaissent. CLAMEUR veut dir Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux.
Les débuts de Clameur
Un professeur d’économie et statisticien, dont je tairais le nom, a eu pour mission, début 1990, de collecter les données transmises par les membres de fédérations, d’assurances, de banques, de promoteurs ou encore de constructeurs du secteur de l’immobilier. Il devait collecter ces informations, les étudier et les mettre en forme.
Ca, c’est le travail du statisticien.
Ensuite, il a initié le projet d’un observatoire des loyers du marché locatif privé à la fin de l’année 1990 et contribué à créer Clameur avec Foncia, l’UNIS et l’UNPI.
Ca, c’est le travail de l’économiste Michel Mouillard.
Je ne pouvais pas ne pas le citer car près de 30 ans après, l’observatoire Clameur existe encore.
Pourquoi cet observatoire ?
Les professionnels du secteur immobilier ou les personnes en charges des espaces urbains et ruraux en ont fait leur livre de chevet mais attention, cette observatoire est très pointilleux et les données changent d’une année sur l’autre, cycle des statistiques.
L’UNIS (Union des Syndicats de l’immobilier) a pris depuis le 1er novembre 2020, la présidence de l’observatoire Clameur. Ainsi, comme le désir son Président, l’observatoire Clameur trouve toute son indépendance en évitant les conflits d’intérêts de quelconques marchés publics.
A noter que Clameur est une association régie par la loi de 1901.
« Son observatoire privé des marchés locatifs privés est devenu essentiel à la connaissance des loyers du secteur privé et à une bonne analyse du fonctionnement des marché locaux de l’habitat « , indique l’Unis.
Qui a recours à cet observatoire ?
Tout bailleur peut avoir accès à ce document pouvant l’aider à constituer un loyer de référence en fonction de la région choisie.
Ce document est consultable par les Maires, très utile pour analyser les marchés possibles dans leur ville. Ce document les aidera à mieux appréhender un marché difficile pour de futurs projets.
Si vous êtes propriétaire bailleur, cet article vous donnera des renseignements précieux sur les loyers pratiqué sur différentes grandes régions. Je vous invite à lire l’article de la rédaction sur les propriétaires bailleurs.
Quelques chiffres
Voici la référence de quelques grandes régions française. Les loyers ne sont pas tous identiques d’une région à une autre. Cela vous donne une petite idée de la disparité présente sur le territoire.
Loyer moyen pondéré classement par région ou département – source recueil clameur 2020.
Région / Département | Loyer en €/m2 |
Ile de France (91, 92, 94, 75 | 14,8 |
Lot et Garonne (31) | 8,6 |
Gironde (33) | 6,9 |
Bouches du Rhône (13) | 16,4 |
Corse du Sud (2A) | 14,1 |
Somme (80) | 8,4 |
Savoie (73) | 10 |
Yvelines (78) | 12,4 |
Rhone | 10 |
Ces chiffres sont étudiés de très près par les promoteurs ou vendeurs de biens ou encore les mairies. Nous n’avons pas listé toutes les villes de France, il y en a trop mais ce tableau vous donne un petit aperçu non exhaustif.
L’observatoire Clameur peut tout à fait vous renseigner sur les données des villes de plus de 100 000 habitants ou les différentes tendances à la baisse ou à la hausse des prix des locations.
Voilà ce que vous propose l’observatoire Clameur.
Connaître sa ville
On ne va pas se mentir et sans tirer de conclusions hâtives, nous ne sommes pas là pour cela, c‘est la tendance à la baisse qui domine dans le pays.
Paris occupe le haut de l’affiche ce qui n’étonnera personne, suivi de Nice, Montpellier, Lille et Bordeaux. Notre capitale de Nouvelle-Aquitaine, précède donc les villes de Lyon, Marseille ou encore Toulouse. Les demandes devraient encore croître, quand l’offre des biens locatifs ne couvre déjà pas les besoins actuels.
Constat du rapport Clameur
Le rapport Clameur exprime donc de relatives disparités mais qui ont plusieurs explications. L’une de ses explications est le chômage, plutôt la hausse de celui-ci. Plus de chômage donc moins de pouvoir d’achat. Le prix des loyers s’en ressent donc particulièrement. Avec la montée du chômage et la diminution des revenus pour une grande partie de la population, le pouvoir d’achat des Français baisse considérablement.
Le résultat économique, sans rentrer dans des détails trop techniques a été la progression des loyers mais sous l’inflation. Une hausse des loyers en moyenne de 0,5% depuis 2018 pour une inflation de 0,3%.
Le marché locatif n’arrête plus de baisser, selon Clameur, et entraine mécaniquement une dégradation de l’effort d’amélioration et d’entretien des logements.
« Le marché locatif privé est en panne. Les propriétaires bailleurs et les investisseurs ont toutes les raisons de ne pas être rassurés par les perspectives d’évolution de ce marché », résume en substance l’observatoire.
Concernant notre ville de Bordeaux, les investissements locatifs restent cependant long à rentabiliser. Près de 10 ans sont désormais nécessaires alors qu’il en fallait environ 5 il y a quelques années.
Bordeaux est en tête des villes où le marché locatif est le plus tendu !
En théorie, la loi encadre l’augmentation des prix des loyers en zone tendue. En pratique, il semblerait que Bordeaux ne se fasse pas partie du lot.
Par ailleurs, la mairie a la possibilité d’intervenir pour limiter l’augmentation trop importante des loyers. D’autres villes comme Paris et Lille par exemple, s’y sont contrains. Une politique que ne pratique pas Bordeaux.
Même si en 2019, les prix de l’immobilier se sont un peu tassés, on ne peut pas oublier la hausse de 2017 et 2018 à l’ouverture de la ligne Bordeaux-Paris. Si ces chiffres peuvent paraître modérés, ils ont une nette incidence sur la rentabilité des projets d’investissement locatif.
Toujours selon Clameur, 70% des 20 premières villes en nombre d’habitant vivent ce ralentissement.
A suivre donc …