Les habitats secondaires sont les grands oubliés du plan de relance « vert » du gouvernement. Dans certaines zones, cet « oubli » a des conséquences énergétiques inquiétantes !
Prenons comme exemple les zones d’attractivité touristique que sont les stations de haute montagne.
Ce parc immobilier, souvent construit dans les années 70, révèle de graves manques au niveau thermique (isolation inexistante ou défectueuse, simple vitrage, menuiseries délabrées…).
A l’inverse un fort potentiel d’amélioration énergétique (et donc d’économies d’énergie !) est donc possible pour ces logements.
La mise en place de nombreuses aides et incitations financières qui font écho aux objectifs du Grenelle de l’environnement ont cependant laissé pour compte la réhabilitation des logements dans ces zones touristiques.
La situation est de plus en plus critique : trop peu de logements neufs sont mis sur le marché et nombre de propriétaires n’effectuent que de petites réparations dans leur bien immobilier alors même que la performance énergétique de leur patrimoine se dégrade de jour en jour.
Il apparaît cependant pertinent (et urgent) de rénover énergiquement et (esthétiquement) ces logements chauffés à plein régime durant les 2/3 de l’année (altitude = température faible = chauffage). L’état de délabrement de ces logements a de tristes conséquences : participation à la dégradation du cadre de haute montagne et manque d’attractivité pour les touristes ! Conséquence d’autant plus dommageable que « plus de 80 % de l’offre d’hébergement marchande en montagne repose sur la location meublée de résidences secondaires » (Gilbert Blanc-Tailleur, président de l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne).
Il paraît ainsi judicieux de poser les questions suivantes au gouvernement :
Pourquoi les aides financières à l’amélioration énergétique (crédit d’impôt, eco-prêt à taux zero, …) sont-elles uniquement destinées aux logements principaux ?
Les déperditions énergétiques, l’obsolescence des équipements d’eau chaude sanitaire et de chauffage, de ventilation, le soutien inconditionnel d’installations de panneaux solaires,… sont-ils spécifiques aux logements d’habitation principale ?
Pourquoi proposer des aides financières à ces seuls logements, à l’heure où l’urgence climatique et la frénésie de consommation énergétique, elles, ne font pas de différenciation et ne permettent plus d’agir dans la demi-mesure ?
Ne souhaite-t-on qu’améliorer l’image de retardataire que la France tient par rapport à ses voisins européens, ou avons-nous réellement pris conscience qu’il est nécessaire d’agir sans distinction sur l’ensemble du parc immobilier existant ?
Je profite de cet article pour apporter mon soutien, au nom de Ressourceo, à l’appel lancé par l’Association Nationale des Maires de Stations de Haute Montagne (ANMSM) en direction du Parlement. Il ne reste plus qu’à espérer que la loi Grenelle 2 se révèlera une réelle solution aux problèmes posés par les habitats secondaires à rénover… Vaste chantier !