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L’attrait médiatique des faits divers : pourquoi nous captivent-ils autant ?

Ces dernières années, la multiplication des canaux de diffusion a amplifié l’engouement pour les faits de société. Ils sont devenus un genre journalistique à part entière. Les médias et les lecteurs en raffolent. Qu’est-ce qui se dissimule derrière cet attrait pour ce type de sujets ? Quelles influences exercent les réseaux sociaux sur ces informations ? Quel est l’impact émotionnel de ces événements sur le public ?

La psychologie derrière notre intérêt pour les faits divers

Si les sujets de société passionnent autant, c’est parce qu’il y a quelque chose d’intangible qui se cache derrière. Reflet de bas instincts, refoulement et expression des tensions sociales… découvrons ensemble les raisons de cette fascination.

Les faits de société rappellent une partie de soi

Les faits divers fascinent, d’abord, parce qu’ils révèlent la part obscure de la psyché. Ils renvoient en effet aux bas instincts et aux côtés sombres de l’être humain. Ce sont des pulsions internes que nous n’assumons pas. Les histoires de meurtres, de viols et d’enlèvements suscitent une curiosité spontanée, ce qui justifie cet engouement.

Comme vous pouvez le voir sur Le Réveil du Midi, les sites d’information possèdent souvent une catégorie spécifique pour les faits divers. Ces articles représentent un moyen pour l’esprit de s’éloigner du quotidien et de certaines angoisses. L’esprit exprime en parallèle de l’empathie pour la ou les victimes. Paradoxalement, cela traduit un soulagement de ne pas être le disparu ou de se trouver à la place du défunt. Cela rassure de savoir que ce n’est pas à nous que le pire est arrivé.

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Des révélateurs du mystère de l’esprit et des mythes anciens

L’intérêt pour les faits de société est également une manière de chercher à comprendre le type de personne derrière ces actes de barbarie. Est-ce une absence d’humanité ? Qu’est-ce qui peut bien se passer pour qu’un individu commette une telle ignominie ? Les lecteurs se posent une multitude de questions. Ils veulent appréhender ce qui peut pousser une personne à agir de la sorte.

Le fait divers évoque aussi des tensions au sein de la société. Il sert de ciment social en resserrant les liens contre une personne qui a dépassé les limites de l’acceptable. L’élan de solidarité envers les victimes nous fait parfois du bien. Savoir par exemple qu’une action en justice est initiée contre le fautif et qu’il sera puni est rassurant. L’événement peut donc nous apporter une sorte de satisfaction.

Pour les plus curieux, ces situations réveillent leur côté enquêteur. Ils peuvent ainsi mener des analyses sur les faits, enquêter sur internet et se forger leur propre idée sur les événements. S’intéresser aux crimes permet d’assouvir ce besoin de comprendre et d’apprivoiser le mystère de la mort.

Faits divers et réseaux sociaux : une diffusion virale

À l’ère du numérique, les médias sociaux sont devenus de véritables moyens de communication. La rapidité de diffusion des informations par ces canaux dépasse largement celle des supports classiques. Ces outils digitaux ont l’art de propulser à très grande échelle des contenus qui se partagent facilement par les internautes. Il suffit que la vidéo d’une scène anodine soit postée et, dès les secondes qui suivent, le monde entier est informé.

S’ils ont la capacité de rendre viraux n’importe quels événements, soulignons que ces plateformes favorisent aussi la désinformation. Autour d’un fait réel peuvent se greffer des contenus fallacieux, des fake news, des manipulations. Cela profite à la viralité et participe à son engouement.

Cette facilité à diffuser les contenus sur le web peut avoir des conséquences néfastes. C’est, en effet, un moyen de promouvoir les discours d’incitation à la violence et de faciliter le cyberharcèlement, les propos haineux, etc. Certains politiques et militants s’en servent pour faire de la propagande et manipuler l’opinion publique.

D’un autre côté, la viralité des faits d’actualité contribue à sensibiliser la population sur les questions de société. Cela induit chez les citoyens une prise de conscience collective sur des problèmes majeurs qui interpellent tout le monde.

L’impact émotionnel de ces sujets sur le public

Si les faits de société attirent autant, c’est aussi parce qu’ils génèrent certaines émotions chez les lecteurs. Il est important de les comprendre pour mieux cerner les raisons de l’intérêt suscité par ces sujets.

Les faits de société suscitent la compassion de la population

Le premier sentiment provoqué par la lecture de ces articles est l’empathie. En effet, la plupart des faits à sensation reposent sur la fatalité. Les personnes impliquées dans ces drames sont victimes de haine, de jalousie ou de hasard. Face à une telle adversité, on se dit que cela aurait pu être nous. C’est l’exemple de l’affaire Dominici qui retrace le triple meurtre d’une famille dans les Alpes-de-Haute-Provence en 1952. Chez le public, tout cela dégage un choc et de la solidarité envers les concernés.

Au-delà de l’information, le traitement des événements par la presse engendre également des émotions auprès des lecteurs. Les médias scénarisent ces histoires, les dramatisent en utilisant des méthodes de storytelling. Ils se servent aussi de titres avec des adjectifs emphatiques pour attirer l’attention. En transformant les faits d’actualité en de véritables feuilletons, les journaux captivent les lecteurs.

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Risques de dérives

Ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots ? En général, les médias tout comme la police arrivent après les faits. Ils n’ont donc pas toujours la possibilité de capter les événements au moment où ils se déroulent. Les journalistes se servent parfois de dessins pour illustrer leurs articles. Ces illustrations rappellent des personnages, ce qui tend à assimiler les faits à de la fiction. Ainsi, le lecteur a l’impression de participer à l’action.

Les récits de faits divers constituent par ailleurs un miroir à travers lequel la population s’observe. Ils permettent de réaffirmer les normes ou, au contraire, de les faire avancer. Cependant, la médiatisation à outrance des actes de violence risque de créer un sentiment d’identification au sein de la société. Il arrive que le pouvoir politique s’en inspire pour instaurer un discours sécuritaire. C’est ce qui explique que certains événements s’accompagnent ensuite de propositions de loi.

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