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L’éco-quartier, un ghetto à bobos ?

Malheureusement comme tout bon principe, l’ « éco-quartier » est galvaudé, malmené… au final on ne sait plus de quoi il s’agit ! Et surtout, nous risquons de passer à côté de l’objectif ultime : construire des villes durables !

Zoom sur une notion d’ »avenir » !

L’éco-quartier : des pre-requis souvent oubliés !

D’après la Charte des quartiers durables des éco-maires :

Un quartier durable est un territoire dont la création ou la réhabilitation et la gestion intègrent de manière volontariste : la gestion de l’environnementun développement social urbain équilibré fondé sur la valorisation des habitants, de la mixité sociale et la présence de lieux de vie collective; des objectifs de développement économique, de création d’activités et d’emplois locaux; les principes de la gouvernance que sont la transparence, la solidarité, la participation et le partenariat

Vous noterez les notions essentielles liées au développement durable comme l’environnement, l’économique… mais aussi des principes de fonds comme la « mixité sociale » et la « participation ».

Sans ces pré-requis, le projet est un éco-lotissement ou un éco-hameau. Pas un éco-quartier.

Une approche systémique avant tout !

Partants des grands composants de l’éco-quartier (eco-habitat, mixité sociale, transports doux, biodiversité), certains décisionnaires s’amusent à un drôle de jeu : l’empilement des principes.

Quelques logements écolo par ci, une touche de transports doux par là… et hop, un joli éco-quartier ! Non ?! Raté ! L’éco-quartier est une démarche de développement urbain durable qui nécessite de connecter ce projet au reste de la ville, et surtout de le concevoir dans une politique d’aménagement  de la ville plus large.Au final, sans mixité sociale et sans connexion avec le reste de la ville, l’éco-quartier risque de se transformer en une forteresse « verte » pour bobos, où les curieux viendront visiter, appareil photo à la main !

Le défi de la reproductivité

Pour faire la Une, il faut des projets exceptionnels, une esthétique folle… et ceci, certains élus l’ont bien compris ! L’éco-quartier devient une sorte de « caution morale »…

Certes tester de nouvelles techniques est essentielle pour faire avancer la ville… mais avec le recul que nous avons, nous pourrions d’ores et déjà travailler sur des projets « reproductibles » !

Attention, nous ne faisons pas l’éloge de la laideur ! Mais plutôt l’éloge du pragmatisme ! L’éco-quartier devrait davantage être envisagé comme un laboratoire de bonnes pratiques qu’il faudrait progressivement essaimer au reste de la ville.  Pas un îlot « de pureté » beau et écolo ni une simple « touche verte » au sein de la ville !

Entre l’idéal et la réalité du terrain

Ces grands principes énoncés, redescendons de notre petit nuage !

Parfois, des personnes en dehors de notre secteur nous disent « il faut de la participation, de la concertation, travailler sur les matériaux, leurs origines… ».

C’est fort juste… mais totalement en décalage avec le terrain.

Rappelons qu’aujourd’hui l’éco-habitat c’est une poignée d’acteurs expérimentés, pour certains pionniers.

La plupart des acteurs aujourd’hui découvre l’éco-construction et l’urbanisme durable : collectivités, architectes, promoteurs, artisans… ceux qui doivent travailler sur la ville de demain sont encore bloqués par des schémas … contraires à cette fameuse ville durable !Evidemment tout n’est pas sombre. Des exemples pertinents émergent ça et là ! Nous vous parlerons prochainement d’un projet d’éco-quartier auquel nous avons pris part… une belle initiative par une commune de < 10 000 habitants !

Et vous alors, ça vous dirait de vivre dans un éco-quartier ?

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